Le Parlement
Le rationalisme parlementaire
Le régime de la Ve République instaure un rationalisme parlementaire c’est-à-dire qui limite les pouvoirs du Parlement (le parlementarisme rationalisé est « l’ensemble des techniques ayant pour objet par une réglementation minutieuse et contraignante des rapports entre les pouvoirs exécutif et législatif, de permettre au gouvernement d’exercer son autorité », Dalloz).
La prééminence du pouvoir exécutif est en effet assurée par la maîtrise de l’ordre du jour au Parlement, la séparation des domaines de la loi et du règlement, et l’arme suprême de la dissolution. Pour autant, le Parlement joue un rôle central dans les institutions politiques puisque le gouvernement est responsable politiquement devant lui.
Le bicaméralisme
Par ailleurs, la tradition du bicaméralisme prévaut toujours aujourd’hui, ce qui signifie que le Parlement comprend deux chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat.Le bicaméralisme remplit deux fonctions : il assure un double contrôle et permet une double représentation. L’existence de deux chambres s’explique aisément dans les régimes fédéraux : aux États-Unis, la Chambre des Représentants représente les citoyens (le nombre de Représentants par État est fixé selon la population) tandis que le Sénat représente les États fédérés (2 sénateurs par État, quelle que soit la population de l’État). Dans un État unitaire tel que la France, l’existence d’une deuxième chambre, le Sénat, est moins justifiée. Le Sénat permet certes de représenter les collectivités territoriales : le Sénat est la chambre « du seigle et de la châtaigne » selon l’expression du doyen Vedel. Mais cela peut aboutir à une surreprésentation des communes rurales.