Préparer un concours
Beaucoup d’étudiants et de stagiaires plus âgés posent la question d’un apprentissage efficace. La remise en question du “par cœur” est fréquente car cette méthode n’apparaît pas adaptée à la maturité des candidats. Alors comment apprendre ?
10 points à savoir pour mémoriser un cours / une méthode:
- Savoir oublier
- Apprendre dans des conditions optimum
- Être motivé pour retenir
- Se fixer un but précis
- Se fixer un temps précis pour apprendre
- Être concentré
- Comprendre
- Rendre concret et vivant
- Organiser et associer
- Restituer
Savoir oublier
Ne craignons pas le paradoxe. Pour apprendre à long terme et mémoriser un cours, il faut savoir oublier: oublier les petites choses du quotidien qui peuvent encombrer nos mémoires pour rien. Imaginons que notre cerveau est un grand ordinateur (avec 100 milliards de neurones, ça n’est pas si déplacé…).
Un ordinateur fonctionne moins rapidement quand plusieurs applications tournent en même temps (car contrairement aux apparences, votre ordinateur ne traite pas simultanément toutes les applications ouvertes: en fait, sa puissance de calcul s’applique successivement aux différentes applications ouvertes; donc plus il y a d’applications ouvertes, plus l’ordinateur doit “calculer” chaque application avant de passer à la suivante qui est ouverte).
Pour le cerveau, c’est un peu la même chose: si vous l’encombrez par des choses à faire secondaires, il ne sera pas disponible pour l’essentiel. Exemple: vous devez vous souvenir de faire telle course pour telle personne, de téléphoner à tel artisan pour telle réparation à telle heure, d’envoyer tel courrier pas urgent pour le moment. Si vous ne notez pas ces petites tâches, elles encombrent le cerveau et peuvent engendrer une “petite” anxiété car votre cerveau sait qu’il doit faire ses actions. Et inconsciemment, il peut y avoir la peur d’oublier.
Donc périodiquement, votre cerveau vous relance, à la manière d’un ordinateur qui sort de sa veille et se relance tout seul. Cela fatigue votre cerveau et l’empêche d’être tout entier à des sujets plus essentiels. Le remède: prendre des notes pour les choses superflues, les planifier précisément. Plus généralement, oublier les interférences, les tensions. Soyez à ce que vous faites.
Apprendre dans des conditions optimum
Là, il s’agit de s’installer dans un cadre le plus propice à l’étude: si possible à heures régulières / jours fixes; dans un lieu le plus calme possible, où l’on ne sera pas dérangé. Évitez les périodes post-digestives, les bureaux / bibliothèques mal éclairés.
Être motivé pour retenir
Avant toute étude et volonté d’apprendre, posez-vous la question: quel est le sens de mon effort ? À quoi va me servir d’apprendre tel cours / telle notion ? Est-ce que je vais m’en servir ? Inutile de croire aux miracles: si la motivation n’existe pas, la concentration sera faible et le résultat nul.
Se fixer un but précis
De même, avant toute période d’étude, définissez clairement et précisément le résultat à atteindre. Exemple: ne dites pas “je vais retenir tout sur le Parlement” mais dites: “je veux savoir et retenir le rôle du Parlement, son importance, son fonctionnement, son évolution…”; de la sorte, votre cerveau se conditionne pour retenir par avance et repérer ce qui a été déterminé. Dans cet exemple, il est fort probable que le cerveau retienne moins bien tout ce qui a rapport aux députés eux-mêmes (mode d’élection, durée de mandat, etc.) parce que ce n’est pas mentionné dans “l’ordre de mission”.
Faites cet effort de précision pour toute notion à apprendre: il est nécessaire de visualiser par avance ce que vous pourrez dire / faire avec les connaissances acquises. Plus la notion est abstraite, plus il est nécessaire de faire ce travail. Quand vous apprenez à conduire, le but est précis: conduire un véhicule, donc connaître les règles de conduite et le fonctionnement du véhicule.
Mais quand il s’agit d’un travail intellectuel, ce peut être très, très brumeux: les sources du droit administratif comme le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables, ce n’est pas quelque chose qui sert au quotidien. D’où la nécessité de définir en amont de votre apprentissage ce que vous attendez de votre étude et ce que vous devez être capable de réaliser une fois la leçon apprise.
Pour reprendre l’exemple: comprendre le rapport des normes de droit entre elles, voir celles qui sont les plus importantes, comprendre comment s’est fait cette hiérarchie, avoir des exemples concrets de différentes normes, savoir qui édicte ces normes, comment on peut les supprimer…
Se fixer un temps précis pour apprendre
Le cerveau s’adapte, comme le corps, à l’effort. Si vous vous donnez trois jours pour apprendre trois vers d’un poème, vous mettrez trois jours. Si vous vous donnez deux heures pour apprendre cent vers, il est probable que vous réussissiez également. Se fixer une contrainte de temps augmente l’efficacité. C’est un “bon stress” puisque c’est vous qui fixez la norme.
Être concentré
Voilà une notion qui réclamera un prochain billet. Disons, pour le moment, que la concentration, c’est un peu le contraire de l’attention: c’est focaliser son énergie sur un seul élément; on se ferme au monde pour quelques minutes. D’où la nécessité d’étudier loin de toute source d’interférences (musique, mobile, collègues, amis…).
Comprendre
On ne peut pas retenir sans comprendre. Fini, le temps de l’école et du par coeur sans réflexion. Pour retenir à long terme, il faut avoir compris la notion, son intérêt en tant que tel, son intérêt pour vous.
Rendre concret et vivant
La clé du succès: toute notion doit être transformable en une image vivante. Culture générale, droit, économie, peu importe. Le cerveau retient plus facilement les choses concrètes que les idées abstraites.
Organiser et associer
Le secret des bonnes mémoires: une fois les étapes précédentes franchies, la phase de “stockage” de l’information détermine votre capacité à retrouver l’information. Imaginez un entrepôt dans lequel sont rangés des milliers d’objets (souvenez-vous, la scène finale d’Indiana Jones I: l’arche du temple est entreposée dans un hangar dont on devine l’immensité au fur et à mesure du travelling arrière…). Si vous n’avez pas catégorisé les allées de l’entrepôt, déterminé un ordre de rangement, le risque est de ne rien retrouver.
Pareil pour le cerveau: toute information doit être organisée et associée si possible à une autre existante. Exemple: j’apprends un cours de droit civil, relatif à la famille. J’étudie le chapitre sur le divorce. Le mieux est préalablement d’avoir une vue d’ensemble du droit civil: comprendre qu’il existe le droit des personnes, le droit des obligations.
On peut alors rattacher le chapitre sur le divorce au chapitre sur la famille (qui comprend les différentes formes d’union, mariage, concubinage, pacs; les différentes formes de séparation, séparation de corps, divorce; la filiation). On peut alors même rattacher le droit de la famille au droit des personnes (le droit de fonder une famille étant un droit fondamentale de tout citoyen). Ainsi, j’aurai une vue d’ensemble de (presque) toute la matière et ma notion très particulière (quoique déjà copieuse) du droit du divorce s’insère “dans une case” bien déterminée. J’ai rangé ma notion dans “ma bibliothèque”.
Dans ce chapitre lui-même, je vais faire la même chose: voir les différents cas de figure du divorce, les procédures, les effets. Si possible, je vais ensuite associer chaque cas particulier de divorce à un exemple concret, ou une illustration donnée par un cas pratique. De la sorte, la connaissance théorique va se rattacher à un exemple pratique. Plus vous associez l’information à d’autres sources de connaissances, plus vous retrouverez facilement l’information.
Bref, organiser l’information pour la retrouver et l’associer pour la rendre “attachée” à d’autres connaissances déjà acquises.
Restituer
Ce n’est pas le moment le plus passionnant, mais pour un examen/concours, il faut bien en passer par là: exercez-vous à restituer l’information acquise; voyez si vous avez bien retenu.
À bientôt pour d’autres conseils…
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