
Les figures de style
Figure de style | Définition | Exemple |
Une allégorie | Expression d’une idée par une chose concrète ou un être vivant. | L’allégorie de la mort est souvent représentée par une faucheuse. |
Une allitération | Répétition des mêmes consonnes dans un groupe de mots | « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? » Andromaque, Racine. |
Une amplification | Développement d’un thème par énumération croissante d’importance. | Cf. la première description de Cosette dans Les Misérables de Victor Hugo. |
Une anacoluthe | Rupture de construction (faute de français… sauf pour les grands auteurs). | « Vous voulez que ce Dieu vous comble de bienfaits / et ne l’aimer jamais ? » Athalie, Racine. |
Une anaphore | Reprise du même mot ou de la même expression en début de vers | « Rome, l’unique objet de mon ressentiment, Rome, à qui vient ton bras… Horace, Corneille |
Une antiphrase | Locution employée par ironie pour exprimer le contraire de son sens véritable. | « Ce tribun, digne de Mirabeau » pour désigner une personne qui s’exprime mal et sans aisance. |
Une antithèse | Procédé qui consiste à mettre en relief une idée en l’opposant à l’idée contraire. | « Ton bras est invaincu, mais non pas invincible » Le Cid, Corneille. |
Une antonomase | Procédé qui consiste à employer un nom propre à la place d’un nom commun. | Un Don juan pour désigner un séducteur. |
Une apostrophe | Procédé qui consiste à s’adresser à des choses inanimées ou des personnes absentes | « Ô lac, l’année à peine… » Le Lac, Lamartine |
Une assonance | Répétition d’une même voyelle ou d’un même son dans un groupe de mots. | « Les sanglots longs /Des violons / De l’automne », Chanson d’automne, Paul Verlaine |
Un chiasme | Procédé par lequel on place « en miroir » les éléments d’une antithèse. | « Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu » Booz endormi, Victor Hugo. |
Une déprécation | Procédé par lequel un personnage s’adresse à une divinité afin de détourner un danger. | Cf. la déprécation de Joad dans Athalie de Racine « Grand dieu, que mon amour ne lui soit point funeste… ». |
Une ellipse | Procédé par lequel on omet un ou plusieurs mots. | « Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle » Andromaque, Racine. |
Un euphémisme | Procédé qui correspond à une présentation atténuée d’une réalité désagréable. | « Il est parti pour un monde meilleur ». Pour dire: il est mort. |
Une hypallage | Procédé consistant à attribuer à une personne ou une chose les qualités d’une autre. | « Un vieil homme en or avec une montre en deuil » Cortège, Prévert. |
Une hyperbole | Procédé qui consiste à présenter de manière exagérée une idée, un fait ou un sentiment. | « Un géant » pour désigner un homme grand. |
Une inversion | Procédé qui consiste à inverser l’ordre des mots. | « Cruel est le destin », au lieu de « le destin est cruel ». |
Une litote | Procédé qui consiste à dire peu pour suggérer plus (souvent à la forme négative). | « Va, je ne te hais point » Le Cid, Corneille. |
Une métaphore | Procédé par lequel on applique la signification d’un mot à un autre, par association d’idées. | « L’or noir » pour désigner le pétrole qui est noir et qui vaut de l’or. |
Une métonymie | Procédé par lequel on met un mot à la place d’un autre (comme dans la métaphore), mais uni par une contiguïté spatiale ou temporelle. | « Boire un verre », pour désigner le fait de boire le contenu (contiguïté spatiale) du verre. |
Un oxymore | Procédé par lequel on accole des termes antinomiques. | Une obscure clarté. |
Un panégyrique | Discours public à la louange d’un homme, d’une œuvre. | Cf. les discours de réception de l’Académie française. |
Une périphrase | Procédé par lequel on forme une expression ou une phrase entière pour désigner une seule chose ou un seul être. | « Le plus haut magistrat de la République », pour désigner le Président de la République. |
Une personnification | Procédé par lequel on prête à un élément abstrait la forme d’une personne. | « La France, mère des arts » Les Regrets, Du Bellay. |
Une prétérition | Procédé par lequel en feignant formellement de passer sous silence un fait, on insiste au contraire dessus. | « Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, ni les voiles au loin descendant vers Harfleur » Demain dès l’aube, Victor Hugo. |
Une prosopopée | Procédé par lequel l’auteur fait parler une personne absente ou morte. | Cf. La prosopopée de Fabricius de Jean-Jacques Rousseau. |
Un symbole | Procédé qui consiste à utiliser un objet concret ou un être vivant pour en faire une abstraction. | Le loup dans le poème La Mort du Loup d’Alfred de Vigny est le symbole de la dignité humaine. |
Une synecdoque | Procédé par lequel le tout est désigné par la partie et vice versa. | « Prendre le volant », pour dire conduire une voiture. |
Un zeugme | Procédé par lequel on rattache à un même mot deux éléments discordants entre eux (souvent l’un est concret, l’autre abstrait). | « Vêtu de probité candide et de lin blanc » Booz endormi, Victor Hugo. |