Les majuscules
La majuscule désigne la première lettre d’un mot, d’une taille plus grande et d’une forme particulière par rapport aux autres lettres du mot. La majuscule a une fonction : distinguer le mot et lui conférer une valeur particulière.
De ce point de vue, il faut bien distinguer les termes de majuscule et de capitale : la majuscule a une fonction quasi grammaticale alors que la capitale désigne un style, une fonction esthétique. Les lettres capitales désignent le style dans lequel toutes les lettres du mot ou du texte sont de grande taille et d’un format particulier (le même que le format des majuscules) ; en ce sens, les lettres capitales s’opposent aux bas de casse qui désignent les lettres de taille normale (le format des minuscules).
Ainsi, l’expression « GRAMMAIRE » est écrite en lettres capitales alors que « Grammaire » prend une majuscule. Par abus de langage, pour dire que toutes les lettres d’un mot sont écrites en grande taille, certaines personnes disent « c’est écrit en lettres majuscules » alors qu’il faudrait dire « c’est écrit en lettres capitales ».
Bref, dire qu’un mot prend la majuscule signifie que sa première lettre est caractérisée par une lettre d’une forme différente et d’une taille plus grande, tandis que dire qu’un mot prend une minuscule signifie que sa première lettre est de même format et de même taille que les autres.
Généralités
Les noms propres et les noms communs utilisés comme allégories ou symboles prennent toujours une majuscule.
« Qu’est donc devenu monsieur de Rubempré ? dit la baronne de Nucingen ». (Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes)
La Liberté guidant le peuple est le titre d’une peinture de Delacroix.
« Rien ne sert de courir ; il faut partir à point : / Le Lièvre et la Tortue en sont un témoignage ». (La Fontaine, Le Lièvre et la Tortue).
Les noms et adjectifs des surnoms prennent une majuscule.
Philippe le Bel (Philippe IV roi de France), Charles le Téméraire (duc de Bourgogne), l’Incorruptible (Robespierre), le Père la Victoire (Clemenceau, également surnommé le Tigre).
Les particules nobiliaires, françaises ou étrangères, prennent une minuscule. Il est toléré de marquer une majuscule en cas de répétition du mot « de ».
Le connétable de Bourbon ; Ludwig von Beethoven ; Lord of Salisbury.
Le défi de De Robien.
La particule « de » peut être dans certains dialectes (notamment le Nord de la France) l’équivalent de l’article « le » en français. Dans ce cas, la particule prend une majuscule.
Le général De Gaulle ; Frédéric De Klerk.
Il est préférable de mettre un accent sur les majuscules, quelle que soit leur position dans la phrase.
Longtemps, dans les textes imprimés, la pratique a consisté à ne pas mettre d’accent à une lettre majuscule commençant une phrase, alors que cette lettre aurait pris, en minuscule, un accent. Cette tradition, qui s’explique essentiellement pour des raisons pratiques et économiques du temps des premières imprimeries, ne se justifie plus aujourd’hui.
Aussi, qu’il s’agisse d’un texte manuscrit ou d’un texte à taper au clavier (l’épreuve est parfois présente à certains concours), il est préférable de marquer l’accent à la première lettre de la phrase, chaque fois que nécessaire. Ce rappel prend toute sa saveur face à un titre en lettres capitales : « AFFAIRE DUPONT-MORETTI : LE MINISTRE ACCUSE ». Selon que l’on accentue ou non le « E » final de « accuse », la situation du ministre n’est plus tout à fait la même…
« À la claire fontaine / M’en allant promener … ». (Comptine)
« Ésope conte qu’un manant / Charitable autant que peu sage… ». (La Fontaine, Le Villageois et le Serpent)
Alexis de Tocqueville a écrit un ouvrage s’intitulant Du Système pénitentiaire aux États-Unis et de son application en France.