Les annales du concours d’inspecteur des finances publiques (IFiP) 2015 comprennent une épreuve de langue (au choix: allemand, anglais, espagnol, italien). Elle consiste en une version (coefficient 1, durée 1 h 30).
Annales IFiP Anglais 2015, Texte source
The economy doesn’t matter
AMERICA’S labour-force participation rate – the proportion of the population available to work – has been falling for years. The figure is now just 62.7%, the lowest level since 1977.
The decline really sped up during the Great Recession, falling much faster than government wonks had predicted before the financial crisis hit. How you interpret this trend has big implications for where American wages are going. So what is going on?
The obvious culprit for lower participation, of course, is the recession. As people lost their jobs and then struggled to find new ones, the argument goes, they decided to drop out of the labour force entirely. In other words, they no longer registered themselves as unemployed, or took early retirement, rather than find a new job.
If you believe this argument, then you are likely to be pessimistic about the future path of American wages. If people left the labour market for economic reasons, then as the economy improves you would expect those same people to move back in. In recent months wage growth has picked up a bit; that may entice those out of the labour force to compete for jobs, thus pushing down wages again.
But if people outside of the labour force are very unlikely to rejoin it – then the outlook for wages is better. A new paper from the IMF assesses what is most likely to happen. Pretending that the participation rate of individual age groups did not change during the recession, but allowing the population shares of each age group to change as they actually did, the paper’s authors show that “demographic change” explains about half of the total decline in the participation rate since 2007.
“Demographic change” covers a few things. For instance, during the Great Recession the first baby-boomers became eligible for social-security retirement benefits. And young people stayed in higher education longer during the crisis, which meant that they were less likely to be available for work than before.
In addition, the paper warns that even if bad economic conditions push people out the labour market, better conditions will not necessarily bring all of them back in. Disability insurance (DI) is one reason why. The number of DI recipients was rising sharply even before 2007, and when the recession hit the rise continued. Recipients of DI tend to exit the labour force permanently and do not return as cyclical conditions improve.
The Economist, April 22nd 2015
Annales IFiP Anglais 2015, Proposition de traduction
L’économie, ça ne compte pas
Le taux d’emploi – c’est-à-dire le rapport entre les personnes en activité et la population disponible pour travailler – est en baisse depuis des années. Le taux est descendu à 62,7 %, le niveau le plus bas depuis 1977.
L’accélération de la baisse a été bien plus rapide pendant la Grande Récession, contrairement à ce qu’ont prétendu les blaireaux du gouvernement avant que ne s’abatte la crise financière. Or la manière dont on interprète cet indicateur a des conséquences importantes sur l’évolution des salaires. Alors, quoi de neuf ?
Le coupable tout désigné à l’origine de cette baisse de taux d’emploi, c’est bien sûr, la récession. Selon la thèse officielle, au fur et à mesure que les travailleurs ont perdu leur emploi et lutté en vain pour en trouver un nouveau, ils ont finalement décidé de se retirer complètement de la population active. En d’autres termes, ils ne se sont même plus inscrits au chômage ou alors ils ont pris une retraite anticipée plutôt que de trouver un nouvel emploi.
Si vous croyez à cette vision des choses, vous serez probablement pessimiste quant à l’évolution à venir des salaires américains. Si les gens quittent le marché du travail pour des raisons économiques, alors, à mesure que l’économie s’améliore, on devrait logiquement s’attendre à ce que ces mêmes personnes reviennent. Or ces derniers mois, la croissance des salaires s’est quelque peu accélérée. Alors cela pourrait inciter les chômeurs à postuler à ces emplois, faisant ainsi baisser de nouveau les salaires. De meilleures perspectives de salaires sont donc subordonnées au fait que le chômage se maintienne.
Une nouvelle étude du FMI propose le scénario le plus probable. En posant comme hypothèse que le taux d’activité des différents groupes d’âge n’a pas changé pendant la récession, mais en laissant les proportions de chaque groupe d’âge de la population se modifier comme elles l’ont réellement fait, les auteurs de l’article montrent que le « choc démographique » explique seulement environ la moitié de la baisse totale du taux d’emploi depuis 2007.
Le « choc démographique » couvre plusieurs notions. Par exemple, la Grande Récession a correspondu à l’arrivée à l’âge de la retraite des premiers baby-boomers. Ceux-ci sont donc devenus éligibles aux prestations de retraite de la Sécurité sociale. Les jeunes, quant à eux, ont décidé de rester plus longtemps dans l’enseignement supérieur pendant la crise. Ainsi, le marché du travail a disposé d’autant moins de travailleurs disponibles.
En outre, l’étude prospective du FMI pointe une asymétrie : si de mauvaises conditions économiques poussent les travailleurs hors du marché du travail, de meilleures conditions économiques ne les font pas nécessairement revenir.
L’assurance invalidité (AI) illustre bien cette idée. Le nombre de bénéficiaires de l’AI avait fortement augmenté bien avant 2007. Lorsque la récession a commencé, la hausse s’est poursuivie. Et les bénéficiaires de l’AI ont eu tendance à quitter définitivement le marché du travail, c’est-à-dire à ne pas revenir même si le marché de l’emploi s’est amélioré avec le temps.
The Economist, 22 avril 2015
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