Concours attaché territorial 2010
Concours attaché territorial 2010: L’épreuve
Dans trois mois et demi aura lieu la nouvelle mouture du concours interne d’attaché territorial. Au menu, une seule épreuve d’admissibilité.
Le décret du 22 juin 2009 dispose:
“L’épreuve d’admissibilité du concours interne pour le recrutement des attachés territoriaux
consiste en :
I. − Pour les candidats ayant choisi la spécialité administration générale :
La rédaction, à l’aide des éléments d’un dossier soulevant un problème d’organisation ou de gestion rencontré par une collectivité territoriale, d’un rapport faisant appel à l’esprit d’analyse et de synthèse du candidat, à son aptitude à situer le sujet traité dans son contexte général et à ses capacités rédactionnelles, afin de dégager des solutions opérationnelles appropriées (durée : quatre heures ; coefficient 4).
II. − Pour les candidats ayant choisi la spécialité gestion du secteur sanitaire et social :
La rédaction, à l’aide des éléments d’un dossier soulevant un problème sanitaire et social rencontré par une collectivité territoriale, d’un rapport faisant appel à l’esprit d’analyse et de synthèse du candidat, à son aptitude à situer le sujet traité dans son contexte général et à ses capacités rédactionnelles, afin de dégager des solutions opérationnelles appropriées (durée : quatre heures ; coefficient 4).
III. − Pour les candidats ayant choisi la spécialité analyste :
La rédaction, à l’aide des éléments d’un dossier, d’un rapport faisant appel à l’esprit d’analyse et de synthèse du candidat, à son aptitude à concevoir et à mettre en place une application automatisée dans une collectivité territoriale (durée : quatre heures ; coefficient 4).
IV. − Pour les candidats ayant choisi la spécialité animation :
La rédaction, à l’aide des éléments d’un dossier relatif au secteur de l’animation dans une collectivité territoriale, d’un rapport faisant appel à l’esprit d’analyse et de synthèse du candidat, à son aptitude à situer le sujet traité dans son contexte général et à ses capacités rédactionnelles, afin de dégager des solutions opérationnelles appropriées (durée : quatre heures ; coefficient 4).
V. − Pour les candidats ayant choisi la spécialité urbanisme et développement des territoires :
La rédaction, à l’aide des éléments d’un dossier soulevant un problème relatif au secteur de l’urbanisme et du développement des territoires rencontré par une collectivité territoriale, d’une note faisant appel à l’esprit d’analyse et de synthèse du candidat, à son aptitude à situer le sujet traité dans son contexte général et à ses capacités rédactionnelles, afin de dégager des solutions opérationnelles appropriées (durée : quatre heures ; coefficient 4).”
Par rapport au format précédent, deux épreuves sont épargnées au candidat: le résumé et la composition. Pour autant, le concours n’est pas gagné…
Concours attaché territorial 2010: Les indications officielles
Une lettre de cadrage est disponible pour les plus curieux. Elle donne quelques indications officielles. Ainsi, quatre points méritent votre attention.
L’épreuve est à caractère professionnel
La lettre de cadrage affirme en effet:
“L’introduction, dans l’intitulé de l’épreuve, de l’objectif visé par le rapport, « dégager des solutions opérationnelles appropriées », lui confère un caractère professionnel beaucoup plus affirmé [que la note de synthèse ou la note administrative, NDLR]”.
De fait, l’épreuve ne consiste plus seulement à proposer une bonne synthèse d’un problème qui peut être à caractère national, mais semble se rapprocher d’un cas pratique:
“Le sujet est présenté sous la forme d’une commande qui met précisément le candidat en situation, en lui donnant notamment des informations sur la collectivité territoriale ou l’établissement concerné”.
L’épreuve nécessite une connaissance de l’environnement des collectivités territoriales
La lettre de cadrage rappelle de fait qu’il n’existe pas de programme réglementaire de l’épreuve.
Néanmoins, au regard de l’intitulé de l’épreuve rappelé ci-avant, le fait qu’il existe des spécialités différentes implique des sujets différentes et par voie de conséquence des connaissances supposées acquises dans des domaines différents. Dit avec concision, cela donne:
“Le sujet de l’épreuve se rapporte à la spécialité choisie par le candidat au moment de son inscription. Quelle que soit cette spécialité, l’intitulé réglementaire de l’épreuve inscrit sans aucune ambiguïté celle-ci dans le champ des compétences des collectivités territoriales. La spécialité délimite le champ des connaissances attendues des candidats pour analyser de façon professionnelle un problème afférent à un domaine, et a fortiori pour dégager des solutions”.
La formule rappelle le caractère professionnel de l’épreuve mais souligne bien l’existence d’un “champ de compétences des collectivités territoriales”. Traduisons. Si le candidat passe le concours dans la spécialité “administration générale”, il lui est fortement recommandé de connaître:
- le rôle des collectivités: pouvoirs, transferts de compétence
- les grandes étapes de la décentralisation
- les projets de réforme en cours
- des éléments de finances publiques locales (les principes, les étapes)
- les débats en cours tels que le Grand Paris par exemple (en 2010)
En lieu et place d’une connaissance intéressante mais éloignée des réalités locales (autrefois épreuves sur les institutions, l’économie, les questions sociales), il est maintenant requis une culture territoriale, moins théorique certes, mais destinée à filtrer les “bons” candidats, pas forcément les “grosses” têtes.
Pour cela, l’épreuve repose sur une question implicite: connaissez-vous, vous agent territorial depuis au moins quatre ans, votre environnement ? Vous intéressez-vous à votre métier ?
L’épreuve suppose donc que le candidat connaisse quelque peu le fonctionnement de l’administration territoriale (on ne parle pas ici des règles d’avancement, de la promotion interne, etc.). Ce que la lettre de cadrage résume ainsi:
“Ainsi, malgré l’absence de programme réglementaire, l’épreuve exige que le candidat mobilise ses connaissances et son expérience. Il doit pouvoir disposer de solides références sur le monde territorial et d’une bonne culture administrative. Sa perception de l’environnement territorial, des compétences des collectivités et des missions confiées aux attachés territoriaux seront nécessaires au traitement de l’épreuve”.
L’épreuve repose sur une capacité à retenir l’information pertinente et à la restituer efficacement
Comme pour les épreuves de synthèse et de note administrative, il s’agit pour le candidat, de présenter un devoir qui contient une information fiable et clairement exprimée, sous forme structurée. Les consignes officielles disent:
“Le candidat élabore un plan établi en fonction de l’importance qu’il accorde aux différents aspects de son rapport, et de fait, de ce qu’il doit transmettre”.
Classiquement, le candidat dispose d’un dossier documentaire (comme pour la note de synthèse ou la note administrative) comprenant plusieurs documents :
“Le dossier rassemble une dizaine de documents et comporte une trentaine de pages. Il est composé de documents de nature (documents juridiques, documents officiels, articles de presse spécialisée ou non…) et de forme (textes, documents graphiques ou visuels…) variées. Il contient un ensemble d’informations qui aide le candidat à traiter la commande qui lui est passée”.
Comme pour la note, le candidat ne doit pas foncer tête baissée du premier au dernier document: il doit commencer par prendre connaissance des documents les plus intéressants:
“Le candidat doit mesurer l’importance respective des documents qui composent le dossier. Il ne doit négliger aucun élément du dossier : l’omission d’une question essentielle serait pénalisée”.
Comme pour la note, il n’y aura pas apparemment de document-leurre:
“Si les informations peuvent être redondantes d’un document à l’autre, aucun document n’est jamais totalement inutile, le dossier ne contenant pas de ‘’document-piège’’”.
L’épreuve repose sur un éventuel ajout pertinent d’informations extérieures au dossier
C’est là la grande différence entre les notes et le rapport: pour ce dernier, il est permis d’apporter des connaissances extérieures, à condition naturellement que celles-ci soient en rapport avec le sujet et permettent de l’éclairer:
“Contrairement à l’épreuve de note dans la voie externe du concours, le candidat a, pour traiter le sujet, à faire appel à des connaissances extérieures au dossier. Toutes les informations dont il aura besoin ne se trouvent pas dans celui-ci. Sera primée en conséquence, l’utilisation à bon escient (attention au hors-sujet) d’informations qui ne figurent pas dans le dossier en tant qu’elle témoigne de la capacité du candidat à replacer une situation donnée dans un contexte général bien perçu”.
Pour la première édition de l’épreuve, on ne peut que faire preuve de prudence: personne ne sait quelle sera l’ampleur des connaissances extérieures attendues.
L’épreuve nécessite de dégager des solutions
Cela rejoint notre premier point: le caractère professionnel. En effet, contrairement à la note, il sera certainement attendu un aspect beaucoup plus concret dans le rapport. On attend une
“capacité du candidat à mobiliser ses acquis : connaissances dans la spécialité, expérience professionnelle pour éclairer le traitement d’un problème rencontré par une collectivité territoriale et dégager des solutions opérationnelles appropriées. L’épreuve possède ainsi un caractère professionnel affirmé. A l’analyse du problème rencontré par la collectivité répond la capacité à dégager des solutions efficaces”.
Cette remarque aura certainement une répercussion sur la structure même du devoir, puisqu’on semble accorder une importance déterminante à la recherche de solutions. Celles-ci peuvent faire appel à différents domaines:
“L’exploitation du dossier et les connaissances du candidat doivent lui permettre de repérer les informations qu’il peut utiliser pour dégager des solutions, comme :
– le cadre juridique ;
– le cadre financier ;
– les ressources humaines ;
– les orientations politiques ;
– des expériences éclairantes conduites par différentes collectivités…”