
Les concours sont friands de questions indirectes reposant sur la connaissance du candidat de notions littéraires et plus précisément des formes littéraires. Il est donc utile de consulter la définition des mots ci-dessous pour se rafraîchir la mémoire.
Les définitions
Un acrostiche
Poème dont la première lettre de chaque vers forme avec les autres premières lettres de chaque vers un mot ou une phrase. Exemple de double acrostiche, ce poème Infinitif de Robert Desnos à destination d’Yvonne Georges.
« Y mourir ô belle flammèche y mouriR
Voir les nuages fondre comme la neige et l’échO
Origines du soleil et du blanc pauvres comme JoB
Ne pas mourir encore et voir durer l’ombrE
Naître avec le feu et ne pas mouriR
Etreindre et embrasser amour fugace le ciel maT
Gagner les hauteurs abandonner le borD
Et qui sait découvrir ce que j’aimE
Omettre de transmettre mon nom aux annéeS
Rire aux heures orageuses dormir au pied d’un piN
Grâce aux étoiles semblables à un numérO
Et mourir ce que j’aime au bord des flammeS »
Ténèbres, in Corps et biens
Un adage
Sentence ou proverbe ancien. Exemple : « Pour bâtir haut, il faut creuser profond », proverbe mongol.
Un alexandrin
Vers de douze syllabes.
« Par / ses / pro/pres / fu/reurs / le / Mau/dit / se / dé/voile »
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
(Quiberon in Odes et Ballades, Victor Hugo).
Une anagramme
Mot formé par la transposition des lettres d’un autre mot sans tenir compte des accents. Exemple : Arsène Lupin, le personnage inventé par Maurice Leblanc, se fait passer pour le prince russe Paul Sernine : PAULSERNINE = AESENELUPIN. Le procédé n’est pas réservé aux noms propres : pompiers = opprimés.
Une apologie
Discours de louange et de défense (d’une idée, d’une personne). Exemple : l’apologie de la langue française par Du Bellay dans Défense et illustration de la langue française.
Un apologue
Récit, souvent court, en prose ou poésie, qui renferme une morale à méditer. On peut considérer les fables de La Fontaine comme autant d’apologues.
Une ballade (avec deux « l »)
Poème lyrique se composant de strophes égales terminées par un refrain et d’un couplet final plus court appelé « envoi » ; ou poème ayant pour sujet une légende populaire.
Pour la première acception, cf. par exemple La Ballade des Pendus de François Villon.
Pour la deuxième acception, cf. par exemple La Vendée in Odes et Ballades de Victor Hugo. Un barbarisme : faute de langage consistant à créer des mots qui n’existent pas – et résultent le plus souvent d’une approximation – ou à utiliser un mot dans un sens qu’il ne possède pas (dans cette dernière acception, le barbarisme est synonyme de l’impropriété). Exemple : dire « pantomine » au lieu de « pantomime » ; « il m’a stupéfait » au lieu de « il m’a stupéfié ».
Un bestiaire
Traité ou recueil qui présente des fables ou des observations sur les animaux et en tire une moralité. Cf. La Fontaine.
Un bout-rimé
Rimes choisies d’avance avec lesquelles des participants doivent composer une poésie sur un sujet libre ou imposé. Exemple : avec les rimes conduite – suite – santé – été, on construit les quatre vers suivants, « Toujours fidèle à sa conduite, / l’abbé, sans nuire à sa santé, / peut dire deux mots d’esprit de suite, / l’un en hiver, l’autre en été » (Ridicule, Patrice Leconte).
Bucolique
Qui prend pour thème la vie pastorale. Cf. Les Bucoliques de Virgile.
Burlesque
Genre littéraire consistant à créer un décalage comique entre le sérieux d’une personne et son niveau de vocabulaire (ou inversement entre le sérieux d’une conversation et la simplicité des locuteurs). Cf. Bébert et Frédo, les deux routiers du sketch de Jean Yanne, férus de musique classique et de Charles Péguy.
La casuistique
à l’origine, étude des cas de conscience, puis par extension, artifice consistant à justifier de mauvaises pratiques par des raisonnements subtils. Les Provinciales de Pascal dénoncent la casuistique des Jésuites.
Un centon (avec un « c »)
Poésie composée avec des éléments empruntés à des auteurs différents. Exemple d’un quatrain inédit…qui n’est autre qu’un centon :
« Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé (1)
Seul inconnu, le dos courbé, les mains croisées (2)
Répétant après moi les mots que j’ai tressés (3)
Voilà que j’ai touché l’automne des idées » (4)
1 – El Desdichado, Gérard de Nerval
2 – Demain dès l’aube, Victor Hugo
3 – Il n’y a pas d’amour heureux, Louis Aragon
4 – L’Ennemi, Charles Baudelaire
La didascalie
Ce sont les instructions données par un auteur dramatique aux acteurs sur la manière d’interpréter leur rôle, instructions généralement écrites en italique dans le texte avant le dialogue lui-même. Cf. Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, Acte I, Scène 5 :
« Le Bret, ému
– Mon ami !
Cyrano
– Mon ami, j’ai de mauvaises heures !
De me sentir si laid, parfois, tout seul…
Le Bret, vivement, lui prenant la main
– Tu pleures ? »
Une diatribe
Discours violent. Il peut s’agir d’un pamphlet* ou d’une satire*. Cf. Le Discours sur les sciences et les arts et en particulier le passage de la Prosopopée de Fabricius, de Rousseau.
Discursif
Caractérise le fait d’atteindre une vérité par une série de raisonnements. Exemple : le syllogisme* est discursif.
Un distique
Poème de deux vers, le plus souvent satirique.
« De Jean-Édern Hallier on a dit du bien, on a dit du mal /
sauf que toute sa vie ne fut qu’une hémorragie cérébrale. » (Inconnu)
Dizain
Strophe* de dix vers.
Une églogue
Poème pastoral*, c’est-à-dire évoquant initialement la vie des bergers. Cf. Bucolique*.
Une élégie
Poème lyrique souvent caractérisé par la mélancolie. Cf. Le Lac de Lamartine.
Un envoi
Vers placés à la fin d’une ballade*.
Une épigramme
à l’origine, inscription en prose ou poésie gravée sur un monument. Puis, petit poème satirique se terminant par un trait d’esprit. Exemple célèbre de Voltaire :
« L’autre jour au fond d’un vallon / Un serpent piqua Jean Fréron
Que pensez-vous qu’il arriva ? / Ce fut le serpent qui creva. »
Une épigraphe
Inscription en prose ou poésie gravée sur un monument. Courte citation en tête d’un chapitre. Exemple : « Il dépend de celui qui passe / Que je sois tombe ou trésor / Que je parle ou me taise / Ceci ne tient qu’à toi / Ami n’entre pas sans désir » (Paul Valéry, épigraphe au fronton du Palais de Chaillot à Paris).
Un épilogue
à l’origine, discours (court) tenu par un acteur à la fin d’une représentation afin de s’attirer les faveurs du public. Aujourd’hui, fin ou résumé d’un discours, d’une histoire.
Une épitaphe
Inscription funéraire, citation ou poème inscrit sur une tombe. Par exemple, sur la tombe d’un(e) inconnu(e), on trouve l’inscription : « Je vous l’avais bien dit que j’étais malade ».
Un épithalame
Poème à la louange de deux époux. Exemple : épithalame de Jean Dorat à l’occasion du mariage du duc de Guise avec la comtesse d’Eu.
Une épître
à l’origine lettre écrite en vers, puis par la suite, lettre en vers ou en prose. Cf. Les épîtres de Boileau.
Une épopée
Genre littéraire héroïque qui exalte un sentiment collectif ; elle s’oppose en cela au lyrisme. L’épopée est surtout descriptive : elle s’oppose en cela au drame. Cf. La Légende des Siècles de Victor Hugo.
Une harangue
Discours solennel souvent vigoureux tenu face à une assemblée.
Un hémistiche
Chacune des deux parties d’un vers. Exemple : « à vaincre sans péril » (6 syllabes → premier hémistiche ; « on triomphe sans gloire » (2e hémistiche).
Héroïque
Qui relève de l’épopée. Cf. La Légende des Siècles de Victor Hugo.
Un hiatus
Rencontre inharmonieuse de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes, à l’intérieur d’un mot ou dans la succession de deux mots. Pour éviter un hiatus, on pratique une élision : on ne dit pas « le artichaut », mais « l’artichaut ».
Un idiotisme
Construction propre à une langue donnée et ne possédant pas de correspondant dans une autre langue. La formulation française « C’est + complément + qui » comme dans « c’est ce sujet qui a été particulièrement débattu » sera rendue par une simple accentuation orale dans certaines langues étrangères telles, l’anglais.
Une induction
Raisonnement consistant à partir de données particulières, pour arriver à des propositions générales. La méthode expérimentale de Claude Bernard et certains travaux de Louis Pasteur au XIXe siècle consistent à partir des faits observés pour proposer une théorie.
Laconique
Qui s’exprime en peu de mots, sans détails inutiles, à la manière des anciens habitants de Laconie (environ de Sparte en Grèce).
Un lai
Conte souvent court en octosyllabes généralement caractérisé par le merveilleux.
Lapidaire
Qui frappe d’une manière percutante.
Un leitmotiv
Formule qui revient de façon récurrente. Cf. la formule « nous vivons dans le meilleur des mondes possibles » exprimée par le personnage de Candide dans l’œuvre du même nom, à de multiples occasions, essentiellement lorsqu’il est confronté à des événements tragiques. Le leitmotiv revêt ici un caractère ironique tournant en dérision (avec mauvaise foi) la philosophie de Leibniz.
Lyrique
Caractérise le poème et par extension tout discours en prose qui s’attache à exprimer les sentiments ou les émotions ; le lyrisme peut être lié à des thèmes religieux ou existentiels.
Macaronique
Qui est composé de mots latinisés de façon à produire un effet divertissant ou comique.
Un madrigal
Poème lyrique, de forme variable, exprimant un compliment galant et spirituel, adressé à une femme. Cf. le madrigal dont le titre est Madrigal, de Ronsard, in Sonnets pour Hélène.
Le marivaudage
Synonyme de badinage, le mot provient du nom de Marivaux, auteur de pièces dans lesquelles les personnages sont en proie aux sentiments amoureux. Le marivaudage désigne ainsi l’attitude d’une galanterie délicate.
La mélancolie
à l’origine, le mot a un sens fort, car il renvoie à un état morbide caractérisé par un abattement physique et moral, une profonde tristesse, un pessimisme constant, accompagné même de velléité de suicide. Les romantiques au XIXe siècle ont édulcoré le mot au point d’en faire le synonyme d’un sentiment de tristesse vague et douce, état propre à la rêverie et dans laquelle on se complaît. Cf. Les Mémoires d’Outre-tombe de Chateaubriand dans lesquelles l’auteur, pour décrire sa naissance et anticiper l’amertume de l’existence, parle de « la vie que m’a infligée ma mère ». La suite de l’existence de Chateaubriand a montré que la punition n’avait pas été aussi sévère…
Un mélodrame
à l’origine, le mélodrame désigne l’œuvre romanesque ou dramatique, qui est rendue grotesque par l’excès dans l’expression des sentiments. Le mot a quelque peu perdu de sa connotation péjorative.
Une ode
Poème lyrique, à l’origine destiné à être chanté. Cf. Odes et Ballades de Victor Hugo.
Une oraison
éloge funèbre, discours louant les mérites d’un défunt illustre. Cf. L’Oraison funèbre de Madame Henriette d’’Angleterre dite par Bossuet en 1670 en la basilique Saint-Denis.
Une palinodie
à l’origine, la palinodie désigne le poème qui contredit ce qui a été affirmé dans un poème précédent. Avec le temps, la palinodie a fini par désigner le changement d’opinion.
Un pamphlet
Le pamphlet désigne un écrit concernant souvent un sujet politique, sur un mode satirique, caustique, féroce voire calomniateur.
Un panégyrique
Discours d’apparat louant de son vivant un personnage illustre. Cf. les discours de réception de l’Académie française.
Une pantomime
Technique d’expression dramatique grâce à laquelle les situations et les sentiments sont exprimés par des attitudes ou des gestes, sans jamais utiliser la parole.
Un pantoum
Poème dont la forme, empruntée à la poésie malaise, consiste en une suite de quatrains à rimes croisées, le deuxième et le quatrième vers de chaque strophe formant les premier et troisième vers de la strophe suivante. En principe, le dernier vers de la dernière strophe doit également être identique au premier vers de la première strophe. Cf. (sauf pour la dernière règle) Harmonie du Soir de Charles Baudelaire :
1ère strophe
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige / Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir (2)/
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir / Valse mélancolique et langoureux vertige ! (4)
2e strophe
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir (2) / Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige /
Valse mélancolique et langoureux vertige ! (4) / Le ciel est triste et beau comme un grand /reposoir.
Une parabole : court récit allégorique, d’allure simple, mais qui recèle en réalité un enseignement moral ou religieux. Cf. les paraboles bibliques de l’enfant prodigue, des talents, des travailleurs de la 11e heure…
Un paradigme
Exemple type présentant toutes les variations du type. En conjugaison, le paradigme du verbe être sera : suis, es, est, sommes, etc. (soit toutes les formes possibles du verbe). Au-delà de la linguistique, le paradigme est synonyme de représentation.
Une parodie
Ouvrage qui imite, en la ridiculisant et en grossissant ses traits caractéristiques, une autre œuvre sérieuse connue.
Un pastiche
œuvre qui est le résultat de l’imitation par un auteur, de l’œuvre d’un autre auteur connu. À la différence de la parodie, un profane – voire parfois un professionnel – ne détecte pas qu’il s’agit d’un « faux » : l’auteur du pastiche ne cherche pas à ridiculiser en grossissant les traits du style de l’auteur copié.
Une pastorale
œuvre littéraire (poésie, roman, drame) qui relate la vie, les amours des bergers et des bergères.
Picaresque
Qui relate les aventures de héros populaires confrontés à maintes péripéties. Les aventures du héros sont généralement l’occasion de faire la critique de la société au travers d’études de mœurs.
La prosodie
Ensemble des règles de versification.
Une redondance
Répétition inutile. Exemple : « je descends en bas ».
Une satire
œuvre dans laquelle l’auteur se moque de son époque, de la politique, de la morale ou d’une personne. Exemple : Les Lettres persanes de Montesquieu sont une satire de la société de son époque.
Une saynète
Petite pièce comique ne comprenant généralement qu’une scène et un nombre limité de personnages.
Un solécisme
Faute de syntaxe. Exemple : « je m’en rappelle » au lieu de « je me le rappelle (ou je me la rappelle) ». Ici, il y a confusion avec la construction du verbe « se souvenir ».
Un sonnet
Poème de quatorze vers, composé de deux quatrains aux rimes embrassées, suivis de deux tercets. Cf. le poème Heureux qui comme Ulysse de Du Bellay.
Un sophisme
Argument, raisonnement ayant l’apparence de la validité, de la vérité, mais en réalité faux et non concluant, avancé généralement avec mauvaise foi, pour tromper ou faire illusion. Exemple : Tout ce qui est rare est cher / un cheval bon marché est rare / Donc un cheval bon marché est cher (!!).
Un syllogisme
Raisonnement déductif formé de trois propositions, deux prémisses (la majeure et la mineure) et une conclusion, tel que la conclusion est déduite du rapprochement de la majeure et de la mineure. Exemple : Tous les hommes sont mortels / Socrate est un homme / Donc Socrate est mortel.
Tomber de Charybde en Sylla
échapper à un mal pour un autre pire encore.
Un truisme
Vérité trop évidente pour être énoncée. Exemple : « quand on est mort, on n’est plus vivant ».
Un verset
Petit paragraphe numéroté, le plus souvent dans les livres sacrés. Exemple : Évangile selon Saint-Luc, chapitre XV, versets 11 et suivants, Parabole de l’enfant prodigue.