Les changements de genre du nom
Nom masculin ou féminin
Certains mots peuvent être selon leur contexte masculin ou féminin. Leur sens varie alors, plutôt légèrement lorsque les deux mots masculin et féminin ont une étymologie commune, complètement lorsque celle-ci est différente.
C’est le cas de:
Un aide désigne la personne qui assiste quelqu’un d’autre, alors qu’une aide désigne l’assistance elle-même qui est fournie.
Un aigle désigne un oiseau de proie alors qu’une aigle désigne une enseigne militaire (qui originellement portait l’emblème d’un aigle).
Un barde désigne un poète et chanteur celtique alors que qu’une barde désigne une tranche de lard.
Un cache désigne « un objet qui fait écran » alors que la cache désigne un endroit secret.
Le carpe désigne un os alors que la carpe désigne un poisson.
Un crêpe désigne une étoffe de laine ou de soie alors qu’une crêpe désigne une couche de pâte (ainsi dénommée par référence à l’étoffe, quand la couche de pâte est cuite).
Un critique désigne une personne dont le métier est de porter un jugement sur des œuvres alors qu’une critique est le jugement en lui-même.
Un enseigne est un officier de marine ou un porte-drapeau dans un corps d’infanterie, alors qu’une enseigne désigne aujourd’hui un panneau à vocation commerciale.
Un espace désigne un endroit ou un intervalle alors qu’une espace désignait en typographie une lame servant à séparer les mots et par métonymie désigne encore aujourd’hui l’intervalle entre des mots (souvent on parle « d’espace fine » en typographie).
Un foudre désigne un emblème ou un insigne représentant le phénomène de la foudre, ainsi qu’une personne redoutable, alors que la foudre désigne une puissante décharge électrique.
Un garde est une personne chargée de surveiller alors qu’une garde désigne soit l’action de surveiller, soit une troupe de personnes chargées d’un travail de police, de surveillance.
Un geste désigne un mouvement du corps alors qu’une geste est un ensemble de poèmes relatant des faits illustres.
Un granule désigne un petit grain ou une petite pilule alors qu’une granule désigne une notion astronomique, à savoir une petite tache brillante éphémère que l’on observe autour du Soleil.
Un greffe désigne le bureau d’un tribunal ou d’une cour où se font les déclarations relatives à la procédure alors qu’une greffe est une opération chirurgicale (là, l’étymologie originelle est pourtant commune).
Un légume désigne une plante potagère, alors qu’une légume (et surtout une grosse légume) désigne dans le parler familier des personnes importantes.
Un livre désigne un ouvrage à lire alors qu’une livre est une unité de mesure.
Un manche désigne la partie d’un outil alors qu’une manche désigne une partie de vêtement ou une partie d’un jeu.
Un manœuvre est un ouvrier sans qualification, alors qu’une manœuvre désigne le déroulement d’une exécution ou une opération militaire.
Un mémoire est un document écrit alors qu’une mémoire est la capacité de se souvenir.
Un mode est un procédé, une manière de faire, alors qu’une mode est une manière temporaire (de se comporter, de s’habiller, etc.).
Un moufle désigne un récipient généralement en métal ou en terre réfractaire, dans lequel on entrepose un corps qui sera soumis au feu, alors qu’une moufle désigne un gant sans séparation pour les doigts sauf le pouce.
Un moule désigne un objet façonné en creux destiné à servir de modèle, alors qu’une moule désigne un mollusque.
Un mousse désigne un apprenti marin alors que la mousse désigne soit une plante, soit un dessert.
Un ombre désigne un poisson (de couleur sombre à une époque de son existence) alors qu’une ombre renvoie à la figure sombre projetée par un corps dans la lumière.
Un office désigne un devoir, une tâche à effectuer et par extension une charge, une fonction alors qu’une office est une pièce d’habitation où l’on remise habituellement les provisions.
Un page désigne une personne attachée au service d’un monarque ou d’un noble, alors qu’une page désigne chacun des côtés d’un feuillet.
Un parallèle est une comparaison alors qu’une parallèle désigne une droite qui n’a aucun point commun avec une autre dans un ensemble en deux dimensions.
Un pendule désigne un corps capable d’osciller autour d’un point fixe, alors qu’une pendule désigne une horloge.
Le physique désigne l’aspect extérieur d’une personne, alors que la physique désigne une science.
Le pique (ou un pique) désigne une des deux couleurs noires dans les jeux de cartes, alors qu’une pique désigne une arme ou un trait d’esprit.
Le platine désigne un métal précieux alors que la platine désigne une plaque ou un plateau (à l’origine, la platine désigne une pièce d’armure, en fer, donc gris-blanc, des chevaliers).
Un poêle désigne un appareillage de chauffage (ou encore un drap mortuaire) alors qu’une poêle désigne un ustensile de cuisine.
Un pupille est une personne mineure placée sous l’autorité d’un tuteur alors qu’une pupille désigne l’ouverture centrale de l’iris.
Le solde désigne la différence entre le crédit et le débit d’un compte alors que la solde est la rémunération d’un soldat.
Un somme désigne un sommeil de courte durée alors qu’une somme désigne le résultat d’une addition ou un fardeau.
Un statuaire désigne le sculpteur qui fabrique des statues alors que la statuaire est l’art de fabriquer des statues.
Un tour désigne une circonférence, un déplacement alors qu’une tour désigne une construction.
Un vase désigne un récipient, alors que la vase désigne un dépôt de terre.
Un vapeur désigne un navire fonctionnant grâce à des machines à vapeur, alors que la vapeur désigne le phénomène de condensation.
Un voile désigne une toile légère, alors qu’une voile désigne la toile forte des navires.
Certains mots changent de genre en passant du singulier au pluriel.
C’est le cas de : amour, délice et orgue qui sont masculins au singulier et féminins au pluriel. C’est le cas également de gent (que l’on n’emploie au féminin que dans des tournures littéraires soutenues, telles « la gent trotte-menu » dans les fables de La Fontaine) qui est féminin au singulier et masculin au pluriel (les gens).
C’est le cas de « gens », masculin pluriel, qui devient féminin pluriel dans des expressions telles que « bonnes gens ». L’adjectif épithète « bon » s’accorde alors au féminin pluriel, mais un éventuel adjectif attribut reste lui au masculin : ces bonnes gens sont heureux.