Le nom: caractéristique
« La grammaire est l’art de lever les difficultés d’une langue ; mais il ne faut pas que le levier soit plus lourd que le fardeau ».
Rivarol
Le nom est également appelé substantif. Lorsque l’on demande d’analyser un nom, il faut d’abord donner « son identité » autrement dit ses caractéristiques : sa nature (nom commun ou nom propre), son genre (masculin ou féminin) et son nombre. Puis il faut ensuite expliquer « sa place » dans la phrase : c’est-à-dire sa fonction.
Le nom est un mot variable qui désigne un être, une chose, une action, une idée, un sentiment ou encore une qualité.
Personne, eau, saut, immortalité, amitié, courage.
Les deux types de nom
Il existe dans la langue française, deux types de nom : les noms communs et les noms propres.
Les noms communs
Les noms communs désignent tous les êtres ou toutes les choses qui appartiennent à une même espèce.
Un cheval.
La voiture.
Même si l’on parle d’un cheval ou d’une voiture en particulier, en les désignant le cas échéant, il s’agit là d’une définition générale. Le cheval ou la voiture dont on parle, ont des caractéristiques communes à tous les chevaux ou à toutes les voitures. C’est en cela que ce sont des noms communs.
Sur la forme, les noms communs peuvent être :
- simples (un seul mot) : le couteau, un papillon.
- composés (deux mots réunis par un trait d’union) : un garde-champêtre, un ouvre-boîte.
Sur le fond (la signification), les noms communs peuvent être :
- concrets : table, chaise.
- abstraits : ardeur, bonté.
- collectifs (désignant un ensemble d’êtres ou de choses) : armée, foule.
Les noms propres
Les noms propres désignent un seul être, une seule chose ou un groupe d’une seule espèce.
Charlemagne, Neptune, les Mexicains.
Il n’y a eu dans l’histoire qu’un seul Charlemagne, il n’y a en astronomie qu’une seule planète appelée Neptune, et il n’y a qu’un seul peuple appelé mexicain.
Le genre des noms
Les noms peuvent être de deux genres, soit masculin, soit féminin.
La langue française ne connaît pas de nom neutre (comme ce peut être le cas dans d’autres langues, ainsi en allemand ; mais il existe des pronoms neutres).
Le sable (nom masculin) ; la marée (nom féminin) ; cela (pronom neutre).
Dans des cas relativement fréquents, le genre du mot correspond au sexe de la personne ou de l’animal désigné.
La marraine ; le parrain ; un étalon ; une jument.
La détermination du genre peut être facilitée par la présence d’un suffixe :
- Les suffixes -age, -ail, -ement, -ier, -illon, -isme, -oir, -teur sont le plus souvent des suffixes de mots masculins.
- Les suffixes -ade, -aie, -aille, -aine, -aison, -ance, -ande, -ée, -ie, -ille, -ise, -ison, -oire, -té, -tion, -trice, -ure sont le plus souvent des suffixes de mots féminins.
Un péage, un portail, un piétinement, un postier, un portillon, le pointillisme, un parloir, un précepteur ; une panade, une pagaie, la piétaille, une plaine, une pendaison, la plaisance, une limande, une portée, une prairie, une pupille (l’œil, pas l’orphelin), une prise, une prison, une poire, une priorité, une portion, une puéricultrice, une pointure.
Les noms épicènes sont : soit des noms dont ni le genre, ni la forme ne varie selon le sexe de la personne désignée ; soit des noms dont le genre, mais pas la forme varie selon le sexe de la personne désignée.
Dans la première catégorie de noms épicènes, on trouve les noms qui ne s’accordent pas au genre de la personne à laquelle il est fait référence : ils restent ainsi du même genre tout le temps.
- Les mots suivants sont des exemples de noms épicènes masculins : un agresseur, un artilleur, un assassin, un bas-bleu*, un cordon-bleu, un fantassin, un gourmet, un mannequin. Même si c’est une femme dont on parle, on dira : elle est son agresseur, elle est un bon artilleur, elle a été un féroce assassin (*Bas-bleu : un bas-bleu désigne une femme savante, dont l’affectation intellectuelle la rend ridicule).
- Les mots suivants sont des exemples de noms épicènes féminins : une sage-femme, une recrue, une sentinelle, une vigie* (*la vigie est le marin chargé de scruter la mer). Dans tous ces exemples, le nom ne change pas de genre alors qu’encore une fois, il peut désigner une personne du sexe opposé au genre du mot.
Dans la seconde catégorie de noms épicènes, on trouve les noms qui s’accordent au genre de la personne à laquelle il est fait référence, mais toujours sans changer de forme. On peut dire : un architecte, une architecte ; un collègue, une collègue ; un enfant, une enfant ; un libraire, une libraire ; un secrétaire, une secrétaire.
Ces règles relatives aux noms épicènes s’appliquent également à certains animaux et aux choses.
On dira ainsi un aurochs, une belette, une cigogne, une girafe, un léopard, un rat, une souris… que les animaux soient mâle ou femelle.